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Pierre Dharréville

@pdharreville

Député de la 13eme circonscription des Bouches du Rhône

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linkhttp://www.pierredharreville.fr calendar_today09-03-2014 10:02:30

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La décision que nous devons prendre, ce choix politique, emporte une dimension de civilisation. Elle mérite un examen critique, elle mérite qu’on en discute les fausses évidences. Prenons garde. Pour vivre intensément, soignons tout humain et tout l’humain.

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En réalité, la première partie du texte et le plan annoncé en trompe l’œil ne sont que l’alibi de la deuxième partie, qui s’avance à pas pressés vers une nouvelle norme sociale.

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Demain, pour combien d’entre nous sera-t-il plus rapide d’avoir accès à un produit létal qu’à un centre anti-douleur ? Les soins palliatifs et l’assistance au suicide ne sont pas complémentaires mais contradictoires.

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La personne humaine porte en elle l’ensemble des rapports sociaux. Elle est le fruit de ses relations familiales. Elle est soumise au poids des hégémonismes culturels, et l’un d’eux nous serine toute notre vie que nous coûtons trop cher.

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Cette loi est sous influence libérale. Elle renvoie chacun à sa solitude, elle parle d’une liberté qui ne sera pas acquise à tous.

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La loi doit protéger, et particulièrement les plus vulnérables. Et l’absolue liberté dont on serait saisi soudain au moment le plus délicat est une fiction.

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De toute évidence, mourir n’est pas un soin. Et mourir peut-il vraiment entrer dans la catégorie des droits de la personne humaine ? Drôle de renversement. Drôle de fraternité.

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Cette loi posera à chacun la question : ne crois-tu pas qu’il est temps de partir ? Je peine à me reconnaître dans cette société-là, dans cette République-là, dans cette humanité-là.

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Il faut proclamer l’égale dignité des personnes humaines quel que soit leur état de santé. Changer de regard.

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Comme si la dignité se faisait la malle parce que l’on est trop malade, trop handicapé, trop diminué, parce que l’on n’est plus le meilleur soi-même.

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À partir de quand une vie ne vaut-elle plus d’être vécue ? À partir de quand la société peut-elle se permettre d’en décider, d’en donner acte ?

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nous voici franchir la barrière éthique, confondre « soulager les souffrances » et « abréger la vie », prendre acte de la demande de mort qui est si souvent un appel à l’aide, à l’humanité.

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le choix délibéré de ne pas donner à ces lois les moyens de s’appliquer, avec comme conséquence une société qui ne tient pas sa promesse d’accompagner chacun tout au long de sa vie, jusque dans l’ultime épreuve, pour plus de la moitié d’entre nous. Indéfendable.

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C’est un homme de gauche qui vous parle. Un communiste qui a longuement médité sur la fin de vie. Et je suis saisi d’un vertige sans fond devant l’admission de l’assistance au suicide et de l’euthanasie au rang des gestes de la République.

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Jean-Claude Gaudin a marqué la vie politique de notre département et de notre pays. C’était un adversaire redoutable et respectueux dont je combattais fermement la politique et les orientations. Condoléances à ses proches.

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